Zones commerciales : en finir avec un modèle dépassé ! 🗓
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Zones commerciales : en finir avec un modèle dépassé !

La ZAC Nord fait l’actualité avec une extension et une « modernisation » programmées d’ici à 2030. Pour les élus écologistes et citoyens, c’est une fuite en avant.

Une zone en difficulté, qui nécessite des aménagements 

L’une des plus grandes zones commerciales en France, la ZAC Nord de l’Eurométropole, est à la peine aujourd’hui. Aux difficultés structurelles, liées à son accès et au vieillissement des bâtiments mal entretenus, se sont ajoutées celles dues à la baisse du pouvoir d’achat, l’évolution des modes de vie, la concurrence commerciale de Strasbourg Centre et d’Outre-Rhin.

Son projet de modernisation amènera des points positifs comme l’esquisse de mixité fonctionnelle par la construction de logements, ou la recherche d’une diversification de l’offre avec la création d’un agro-parc, l’arrivée d’un maraîcher ou d’un point de vente pour circuits courts, tout comme la recherche de sobriété énergétique.

Il n’en reste pas moins que toute extension de zone commerciale constitue une fuite en avant, pour les élu.es écologistes. Car partout en France, ces zones voient leurs difficultés augmenter, leur modèle s’essouffler. Leur croissance est 3 fois supérieure à celle du pouvoir d’achat, et dans le même temps, leur attractivité baisse avec la création de groupements d’achat locaux, d’AMAP, ou le retour du commerce de proximité et l’usage d’internet. Selon les experts, la sur-offre commerciale est de 30% en France, quand le taux de vacance des centres commerciaux a doublé en 2 ans, passant à 7,6%. Les clignotants sont au rouge et doivent nous alerter.

Une politique commerciale à définir pour l’Eurométropole et ses communes 

Le soutien aux zones commerciales pose la question globale du développement économique et commercial de l’agglomération.

Plutôt que d’entretenir prioritairement des logiques de placements financiers, il s’agit d’engager de réelles logiques de territoires. Développer des zones en dehors de nos communes est en contradiction avec notre volonté affichée de revitalisation et de densification des espaces urbains. Le projet d’extension de la ZAC Nord prévoit une consommation foncière supplémentaire de plus de 50 ha, augmentant ainsi la pollution des sols. Pourquoi ce gaspillage de terres ? Réfléchissons plutôt sur la base de l’existant !

Dans son dernier rapport annuel, la CCI fait mention d’un équilibre commercial précaire, à forts risques : les ZAC menaceraient le commerce de centre ville, le sur-équipement commercial pourrait créer des friches en entrée de ville.  Alors que tous les territoires sont confrontés à la mort de leurs centre-ville, à la disparition du commerce de proximité, leurs élu.es autorisent ici et là, sous la pression des promoteurs, toujours plus de surfaces commerciales. Ce n’est plus tenable !

Un modèle à repenser pour un avenir commercial durable !

Plus que leur agrandissement ou leur « modernisation », il nous faut penser à la reconversion des  ZAC à moyen terme. Avec un foncier de plus en plus rare, ces zones offrent une belle opportunité pour permettre du logement, mais aussi pour recréer des fermes urbaines et des agro-parcs, redonnant vie à une agriculture de proximité.

Une des questions majeures reste posée pour la zone Nord : son accès. Sans réel plan de circulation initial, le schéma de mobilité à définir aujourd’hui y est complexe : 4 communes impactées, dont 3 avec de fortes contraintes d’aménagement liées à la proximité du Canal de la Marne au Rhin, de la voie ferrée et de l’échangeur autoroutier. Le trafic supplémentaire de 1 500 véhicules/jour, dû à l’extension, aura des conséquences sur la qualité de l’air et l’engorgement des accès routiers sur une zone déjà tendue. Si le TER et la carte unique peuvent constituer une alternative, elle ne sera pas suffisante : le tram et des aménagements plus globaux restent à envisager.

L’enjeu est de réussir le rapprochement des activités économiques et des commerces avec les lieux de vie, et non l’étalement sans fin de zones enclavées, saturées. Car il s’agit de maintenir les emplois, mais aussi la vie dans nos communes, tout en préservant notre environnement.

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