Strasbourg suffoque !
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Le Sénat vient de publier un rapport sur le coût de la pollution de l’air, qui aggrave les maladies respiratoires, fait exploser le nombre de cancers et provoque chaque année environ 40000 décès prématurés. Cela représente une perte de 100 milliards d’Euros par an – et beaucoup de souffrances !

A Strasbourg la pollution vient principalement de la circulation automobile. Que faire pour y remédier ?

Le tram est une réussite exceptionnelle qu’il faudrait développer. Pourtant au lieu de prolonger ses lignes et compléter le maillage de la CUS par des bus, des mini-bus et des taxis collectifs répondant à la demande avec flexibilité, on maintient le projet du Grand Contournement par l’Ouest qui date d’une époque dépassée. Le GCO ne réduira pas le trafic et pourrait même l’augmenter. Bien plus efficace serait la taxe sur les poids lourds (fuyant par l’Alsace la taxation allemande…) que l’État a abandonnée mais que la Région a le droit d’instaurer.

En attendant de parachever ces changements, en ville il faudrait fluidifier la circulation car à chaque arrêt les véhicules redoublent leurs émissions des gaz toxiques. Suivre l’exemple allemand en coordonnant les feux tricolores pourrait aider.

Cependant, in fine la voiture devra céder encore un peu plus de place aux piétons et aux vélos. L’Alsace est la région française avec le plus de kilomètres de pistes cyclables, mais en ville les cyclistes doivent trop souvent se frayer le chemin entre les autos et les piétons – au grand dam des deux. La chaussée devra être réservée en priorité aux transports en commun, livraisons par des camionnettes à moteur électrique et aux cyclistes.

Par ailleurs, un autre grand chantier nécessaire sera le rapprochement de l’habitat et des lieux d’activités.

Sans ces transformations, demander aux citoyens de changer leurs habitudes est voué à l’échec. Leur offrir lors des pics de pollution des billets de bus à prix réduit ne résout rien. Tant que la collectivité ne leur offre pas un réseau de transports en commun dense, complété par des services aux usages quotidiens (commerces, crèches, P+R), la voiture continuera à régner, à nous empoisonner et à ruiner notre économie. Ceci d’autant plus si la fiscalité nationale favorise le diesel…

Enfin, nous invitons Strasbourg à contribuer par son exemple au succès de la conférence mondiale COP21 sur le changement climatique qui aura lieu à Paris à la fin de 2015.

Le groupe local d’EELV Strasbourg.

 

Merci à Nina Imbs pour le dessin.